Impossible de joindre les copines, pour se donner RV.
Nous avons eu un peu de mal à localiser la salle, et ce, malgré mon remarquable sens de l'orientation.
Une soupe en sachet vite fait, vers les 18h, n'avait pas réussi à me caler l'estomac. Aussi, mon ventre, lui, criait "famine". C'était au point qu'on aurait pu croire aux répétions de Thomas, lui même, sur le parvis, devant la salle.
J'avais préparé des papiers, pour le forum. Je les ai donc distribué, en commençant par le début de la file. Mais arrivée au tiers, mes poches étaient vides.
Une fois arrivées à l'intérieur, on a pu constater à notre grand désespoir, que le public était debout. Je ne fus pas la seule à m'en plaindre.
Plusieurs grands bonshommes, m'ont ainsi caché la vue, et je restais impuissante, à pouvoir résoudre ce problème, mais j'ai donc pu constater, également, à quel point l'absence de garde du corps, elle, était "remarquable".
Les lumières s'éteignent.
Un bruit d'orage, assez impressionnant, je dois dire, annonce la couleur. J'avais beau être prévenue, ça fait son effet, qu'on se le dise.
Il enchaine sur "Alexandra". J'adore.... La liaison entre cette ambiance, inquiétante à souhait, et ce texte génial est absolument fabuleuse. Dire que Thomas se délecte avec ce texte, est un euphémisme.... Il en fait des caisses, joue beaucoup avec les pauses, les silences, et c'est du grand Art.On avait quasiment l'impression d'avoir sur le dos la cape en feutrine, mouillée de cette averse, et de sentir à plein nez, l'odeur du crin humide de son mulet lui même.
Enfin, je tiens à préciser que le dit parapluie a une baleine de tordue, (oui, je sais, j'ai le sens de l'observation) et qu'il serait peut être bon de veiller à ce que personne, sur la scène, ne s'en trouve éborgné.... Il y a déjà un balafré, c'est peut être suffisant. Fermez la parenthèse.
Impossible, par contre, de vous donner la liste exacte.... ça n'est pas dans mon style que de chercher à faire ces énumérations. Moi, j 'y vais, je me délecte, en me laissant complètement porter, point barre.
Sinon, pour ceux qui seraient tentés de se réjouir du fait que son ukulélé lui, en profite pour prendre du bon temps, aux Bahamas, couché dans son cercueil, sachez qu'il n'en est rien. Une chanson sur deux, quasiment, réclame ainsi son intervention.... C'est qu'en fait, le dit ukulélé, lui, fait littéralement corps avec le bonhomme, et à ce titre, j'ai même oui dire que le contact du dit instrument avec la peau de son amoureuse, à lui, sous les draps en coton, lui était désagréable, à elle. Attention. Thomas.... Certaines femmes désertent le lit conjugal pour moins que çà....
Enfin, moi, ça ne me dérange absolument pas. Car j'aime beaucoup ce petit teigneux, qui s'en prend ainsi, à la moindre mélodie que ses oreilles de vampire capte.
Sinon.... et bien, j'ai trouvé Thomas fort appliqué, dans son phrasé, quand il disait ses textes... Comme si... Je ne sais pas. Des oreilles inhabituelles, elles, se trouvaient là. Et c'était délicieux.
Cependant, il s'est passé un truc assez marrant. Lui qui a chanté, car de circonstance, la chauve souris, le voilà à un moment que la dite chauve souris, elle, s'est littéralement échappée de sa mélodie. Tout le public a regardé en l'air, vers le plafond....pour suivre les élucubrations volatiles de la bestiole. Et oui, c'est ça, les ambiances "vampiresques", n'est ce pas. On colle des trucs qui sont sensés faire peur, et voilà. Ils vous échappent, et voilà mon Thomas, qui regarde ses musiciens continuer la musique, et lui qui galope derrière..... C'est qu'à cet age vénérable, on ne court plus si vite ! En fait, il nous a fait, pour l'occasion, une version chantée de "Forest Gump", qui bien sûr, a fait rigoler tout le monde.
Enfin, voilà. Le concert a été particulièrement long. Trois heures. Il a commencé à dire au revoir à peu près au milieu, prévoyant ainsi les différents rappels, qui furent bien nombreux.
La salle était "chaud bouillant". Et me retrouver, moi, parmi tant de gens qui aiment Thomas (plus ou moins que moi ?) était vraiment un ravissement.
Une mention toute particulière pour Diane de Poitier, qui pour l'occasion, était de Grand Quevilly. Ce qui se rapproche de
"Pavilly", et qui pour cette soirée était au régime calva ! Il va quand même falloir en prévenir Fabius, qui doit impérativement en être alerté.... Quand même, une telle célébrité... c'est quand m^me pas tous les jours que diane de Poitier est en Normandie.
Enfin, je constate à quel point cette chanson, décidément, fait un véritable tabac.... Je ne sais pas comment cette dernière peut être empreinte d'une telle magie, mais la voir chantée, en entier, comme ça, systématiquement, avec tout le cabotinage qui l'accompagne, et lui, bien sûr, d'en faire des tonnes.... C'est vraiment éblouissant.
Sinon, Thomas a chanté pour cette occasion exceptionnelle, une nouvelle chanson, dont j'ignore le nom . Je la baptiserai donc
"le baise main", car il faut bien lui trouver un titre. Il s'agit de l'histoire d'un homme mur, qui "fait des arabesques" (comme c'est joliment dit), et pratique donc, le baise main, qui présente l'avantage d'être "à mi chemin jusqu'au baiser". J'ai trouvé la formule magnifique. Il propose à sa jeune conquête, pour le "qu'en dira t'on", de l'appeler "sa nièce" et elle, "son oncle". C'est un peu une version opposée de 'tante Jeanne", de Gilbert Becaud, avec un peu le même état d'esprit.
Sinon, "donne moi un baiser", est délicieuse... J'ai été surprise, car je ne m'attendais pas à un rock ! Elle est excellente..... "j'ai pas entendu le bruit".
Enfin, malgré le fait d'être restée debout, j'ai passé une magnifique soirée, vraiment. Je dirai même, délicieuse. Et j'ai y cueilli ce que mon cœur, lui venait y chercher, sans me poser plus de question. Mais ce qu'on fait tous, en pareille circonstances, non ?
Une fois sortie, j'ai juste échangé quelques mot, avec Pierre, puis nous avons joué, à notre tour, les chauves rissou, dans le ciel illuminé de la ville de Rouen.